26 janvier 2011

La Vaine attente, Nadeem Aslam



"L’humanité est maudite si pour faire preuve de courage, elle est condamnée à tuer éternellement". Jean Jaurès


J'ai terminé hier La Vaine attente. C'était terrible et bouleversant, parfois même insoutenable. Nadeem Aslam livre un portrait intense d'un pays déchiré entre la culture et l'obscurantisme religieux, la splendeur de la nature et la monstruosité d'une guerre absurde. Américains, soviétiques, talibans... nul n'en sort gagnant et le jugement de l'histoire sera terrible envers ces potentats de tout bords qui ont choisi l'Afghanistan comme terrain de jeu. Les afghans eux-même sont décris dans leurs contradictions et leurs excès : victimes mais aussi amateurs de jeux barbares, fanatiques, maintenant les femmes dans une sujétion d'un autre âge.

L'écriture balance en permanence entre beauté et barbarie pour tracer le destin absurde de personnages tous liés entre eux mais incapables de se reconnaître au bon moment, de traquer la vérité au bon endroit ou de prendre conscience de l'incroyable réseau qui se tisse entre eux tous. Le lecteur omniscient en possède seul la clef. On prend ainsi la mesure du poids de l'histoire sur les destinées humaines et celle de l'effroyable ironie de l'existence.

Malgré le fracas de la guerre et les rendez vous manqués, l'espoir demeure toutefois, dans les souvenirs de Marcus, médecin anglais devenu afghan par amour, dans la mémoire du havre que fut sa maison, pleine de parfum, de livres, de peinture, dans l'attente inlassable des uns et des autres, gageure apparente mais surtout raison de vivre.

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