9 novembre 2010

Impression soleil levant

Il est sept heure trente, peut être huit heure.
Le jour se lève mais le port est déjà réveillé, en dépit de la morte saison.
Un voilier traverse le bassin, deux marins hèlent un quidam sur le quai. En continu, le cliquetis des drisses, et au loin, le grondement des autos.

Le bus s'astreint à quelques arrêts de rigueurs, progressivement accélère et s'élance sur la corniche. La mer est de métal et luit sous des cieux d'aquarelle. Balises et récifs se découpent en ombres chinoises. L'œil vert du phare opère une trouée par intermittence. Au bord de la route, les orgueilleuses maisons d'armateurs exhibent des charmes bourgeois un tantinet défraichis. À gauche, les façades des villas, alignées comme dans le décor d'un western, à droite la rambarde à pic donnant sur les rochers. L'impression est à la fois balnéaire et sinistre. C'est splendide.
Un dernier virage, l'immensité des flots est offerte au regard pendant une dizaine de seconde.



A cinq cents kilomètres de là, une foule anonyme peuple le métro et s'entasse dans les RER. Je me dis alors que j'ai de la chance, beaucoup de chance.

2 commentaires:

  1. Ton texte est magnifique, on a l’impression d’y être !!
    J’aime beaucoup et oui nous c’est une chance de vivre dans des lieux aussi beaux !

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  2. Merci, ton compliment me touche beaucoup ! C'est vrai que malgré des circonstances difficiles, j'ai tout de même la chance de vivre près de la mer...

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