8 août 2010

Il est souvent douloureux de débarquer dans une profession que l'on a toujours rêvé d'exercer. Les désillusions sont nombreuses : c'est souvent plus dur, plus chiant et moins bien payé que prévu.
Institutrice était donc mon métier rêvé, comme beaucoup de petites filles.
Pour être tout à fait honnête, je ne m'attendais pas à me plaire autant dans un boulot si éloigné de mes phantasmes de jeunesse : point d'estrade en bois et d'enfants sages bras croisés, point de classe sombre sentant l'encre, le bois, la craie et toutes ces merveilleuses poussières amassées par tout un été (dixit René Guy Cadou). Non, en 2010, il y a des locaux neufs, des ordinateurs, des gamins turbulents et des méthodes pédagogiques tip top pouvant miraculeusement faire admettre le théorème d'Euclide au butor le plus obtus.
On parle souvent en psychanalyse de "tuer le père" : en arrivant dans une formation d'enseignant, il est vital de tuer "l'institutrice" pour faire éclore la professeur des écoles.
L'institutrice c'est comme les lavandière, c'est un très joli mot relié à un folklore mais qui n'existe plus, progrès oblige, que dans la mémoire des anciens. Maintenant, on parle de professeur des écoles ou d'employée de pressing.

À suivre, une sorte d'interview imaginaire, inspiré par une conversation avec une jeune amie, aspirante PE.

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