4 mai 2012

Les Délices du Débat

Comme beaucoup, j'ai regardé le débat de mercredi. Globalement, j'ai trouvé Hollande éloquent et courageux. Mon moment préféré a été celui ou les candidats ont abordés le délicat chapitre de l'Education. Je me suis régalée.

1°) Il y n'y a pas besoin de "60 000" enseignants supplémentaire selon Sarkozy ? Faux, Hollande lui réplique avec raison que le taux d'encadrement en primaire est le plus bas d'Europe. De plus en plus d'élèves actuellement scolarisés rament, les élèves handicapés sont désormais intégrés d'office, sans qu'on ait forcément les moyens de procéder dignement à leur accueil. Les programmes sont lourds et exigeant et les capacités d'attention et de concentration des élèves sont très faibles (un quart d'heure en moyenne en classe élémentaire). C'est pas avec des effectifs de "25-30 élèves" que l'on peut fonctionner correctement en prenant en compte les difficultés de chacun et en individualisant au mieux les progressions, comme nous devrions le faire. L'idéal, ce serait quinze, vingt élèves par classe au maximum.

2°) Venons en à la suppression des IUFM, "une catastrophe" selon Sarkozy. Alors, oui d'accord, c'était pas parfait : les cours m'énervaient au plus au point par le jargon local complètement abscons (pour être polie) et l'absence totale de réalisme pratique. N'ayant pas enseigné avant le formation, ce qui m'a été le plus précieux, ce fut les stages. Et oui, n'en déplaise à certains, l'enseignement s'apprend un petit peu dans les livres et beaucoup, beaucoup sur le terrain, en allant au charbon. Pas en blablatant savamment sur le référentiel bondissant ou en écrivant des mémoires.

3°) On ne paye pas de la même manière une heure d'enseignement devant 25 élèves et une heure de dialogue avec un élève. Alors pourquoi ne pas non moins payer les heures de surveillances et les heures de préparation/ correction ? Ah ben, parce que c'est pas payé du tout ça, on peut pas.
Passer une heure avec un élève est pour moi plus difficile que de gérer une équipe de trente. Entre autre, parce que le temps passe moins vite, parce que l'on peut difficilement s'appuyer sur le groupe (qui est absent), parce que les préparations sont presque aussi longues que pour une classe.
J'avoue ne pas comprendre. Prenons par exemple l''aide individualisée et un cours de maths, ce sont des choses différentes, certes. Mais elles nécessitent toutes deux l'implication pleine et entière de l'enseignant, une progression établie sur l'année, des préparations, des corrections ainsi que des compétences humaines et pédagogiques. Et au sein d'un cours de maths, il n'est pas rare d'inclure une aide individualisé à destination de trois ou quatre élèves que je sais en difficulté.

Rien ne justifie donc un écart de salaire à part une méconnaissance crasse du monde de l'école, une logique comptable inique et une volonté perfide d'exploiter (à raison de 25 euros de l'heure) les bonnes cloches qui font les stages de remise à niveau de Pâques et du mois d'Août pour pouvoir payer leurs impôts.

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