8 décembre 2011

Cas d'école, T1

Depuis la triste affaire des enseignantes et de la directrice séquestrée, je lis et j'entends beaucoup d’âneries sur les écoles privées catholiques. Faisant partie de l'écurie, j'ai décidé de mettre quelques points sur les i même si je risque de faire hululer dans les chaumières. Tant pis.

Les écoles privées catholiques ne sont pas à proprement parler des écoles religieuses. Ce sont, dans 99% des cas, des laïcs qui enseignent. D'autre part, le statut d'une école privée est soit « privé sous contrat », « soit privé hors contrat ». Les écoles privées sous contrats sont sous responsabilité d'état. Les programmes sont respectés aussi scrupuleusement que dans le public. Les enseignants sont parfois visités par les inspecteurs, comme dans le public. Comme toutes les écoles publiques, nous recevons une subvention de la mairie. Nous devons faire agréer nos projets par l'inspection académique. J'ai passé exactement le même concours (le CRPE à l'époque) que mes collègues du public avec le même niveau de qualification exigé alors (la licence). Professeur stagiaire, j'ai été « validée » en tant qu'enseignante par l'inspecteur. Profs du privé et profs du public sont payés par le même organisme et reçoivent (en théorie) le même traitement.
Donc, quand on renvoie la gestion de la crise sus-nommée aux directions diocésaines comme si ce qui se passe dans le privé ne concerne pas l’Éducation Nationale et encore moins le ministre, ça me fait doucement rigoler.

NB : Quelques détails changent cependant. Le directeur est chef d'établissement, ce n'est pas le cas dans le public. Pour pouvoir enseigner, il faut bien sûr obtenir son concours dans les règles mais aussi obtenir un accord diocésain. Enfin, je ne suis pas fonctionnaire mais contractuelle d'état, embauchée en CDI par le ministre de l'éducation nationale himself.
Et les écoles « hors contrat » ? Elle ne sont pas en rapport avec l'état et sont donc libres au niveau des programmes, des méthodes et des modalités d'enseignement dans les limites de la loi française. Paradoxalement, elle ne font pas partie de l'Enseignement Catholique, même si elle sont confessionnelles. Rappelons que l'EC est un réseau d'écoles en relation étroite avec les inspections académiques, et constitue une sorte de « label ». Ce que je pense des écoles hors contrat ? Du mal. Je n'en dirais pas plus.

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