22 novembre 2011

Conscience de classe, tome 1

Je lisais tout à l'heure sur Terra Nova (le think thank socialiste) un article sur les mutations de l'électorat de gauche. Jadis, l'électorat était majoritairement ouvrier : plus on était pauvre, plus on votait à gauche. De nos jours ce n'est plus la même chose : cet électorat ouvrier (un quart de la population active tout de même) s'est tourné vers la droite, et même vers l'extrême droite. La faute aux conditions de vie et de travail qui se dégradent, à une certaine forme de ghettoïsation sociale (voire même de disparition médiatique), aux opinions traditionnellement conservatrices de cet électorat et surtout à la disparition de la conscience de classe. J'y reviendrai. Qui vote à gauche aujourd'hui ? Réponse : la "France de demain" évidemment. Et c'est qui la France de demain ? Ce sont les jeunes, les diplômés, les personnes issues de l'imigration, les femmes... Je ne vais pas vous faire la liste, tout est disponible sur le site.

Pourquoi la classe ouvrière n'est-elle plus ce qu'elle était ? Peut on encore parler de classe ouvrière ? De prolétariat (même Besencenot n'ose pas) ? On constate à priori une disparition de la culture ouvrière : les ouvriers non qualifiés se sont raréfiés au profit de salariés mieux formés. De plus, la tertiarisation des professions ouvrières a conduit à un isolement de chaque salarié : on ne connaît pas la même vie de classe derrière un bureau dans une PME qu'à la chaîne dans une usine. Salarié qui d'ailleurs ne se revendique plus ouvrier : selon Terra Nova, ils ne sont plus que 13% à se définir ainsi. J'imagine aussi que l'évolution des divertissements de masse (télé, internet...) amène moins à la lecture de la presse (en particulier de la presse de gauche, l'Huma est désormais connotée intello) et à la discussion entre pairs (ferment du militantisme) donc à une mobilisation (y compris passive), encore moins à une conscience de classe.
En attendant, je me demande si la gauche a vraiment tourné le dos au prolétariat.... ou si ce n'est pas le prolétariat qui s'est transformé.

(à suivre)

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