Nebel und Grey

C'est du fond du gouffre que je vous écris. En effet, depuis la rentrée, les jours s'allongent. J'abandonne mon chat et mon appartement vers huit heures et je ne les retrouve jamais avant 20h. Mes cernes sont telles que j'ai du investir dans du fond de teint, moi qui n'en ai jamais porté de ma vie. J'ai d'ailleurs du mal à m'habituer au rendu très lisse et uniforme des poudres minérales, ça semble me vieillir terriblement. Ajoutez à cela mes chignons et mes cardigans noirs ou marrons, une vraie tante Ursule. Il ne me manque plus que la croix et les bas qui plissent.

Robert Doisneau, La concierge aux lunettes rue Jacob, 1945.

Côté boulot, les classes me plaisent et je pressens quelques intrigues, ça mettra du piquant à cet interminable plat de nouilles tièdes qu'est l'année scolaire. Oui, un jour de classe, c'est comme une assiette de macaronis : si on accommode pas avec un minimum de créativité, c'est chiant, insipide et sans intérêt.

Pour finir, les petits bonheurs de ces derniers jours :

• Lors d'un passage impromptu dans une de mes écoles : les sourires édentés de mes CP, l'accueil digne d'une rock star.
• Une jupe en jean tout simplement parfaite. Une année de quête désespérée !
• L'Idiot de Dostoïevski ou flâner dans les salons de la bourgeoisie russe au lieu de prendre le TUB.
  
• Surveiller la cour un bel après midi de septembre.
  
• Mon chat qui trottine, un crayon volé dans la gueule.
• La redécouverte des légumes oubliés et des fruits de saisons. Les coups de pieds aux fesses de ma conscience écologique au rayon boucherie "Ah mais oui, c'est vrai, je mange végé" .
• L'huile de rose Weleda.
• Mon retour à la danse en ce début d'année.
  

À bientôt j'espère.